Discussion sur le rôle de l’expert en démocratie
Pour ce premier exposé de la journée, nous discuterons du rôle de l’expert sur la question climatique avec Gilles Ramstein, chercheur en modélisation du climat et auteur de livres de médiations sur le sujet. En particulier, nous aborderons de la réception du sujet par le grand public et les décideurs au cours des dernières décennies ainsi que les enjeux de participations émergeant de la dimension technique et démocratique du sujet. Cette discussion prendra la forme d’une interview interactive entre l’intervenant, l’animateur et le public.
Gilles Ramstein est un chercheur en climatologie au Laboratoire des Sciences du Climat. Il interviendra lors de la discussion sur le rôle de l’expert en démocratie
Savons-nous vraiment ce à quoi nous tenons ?
Les valeurs en sciences et en politique selon John Dewey.
Contre l’idée selon laquelle ce qui vaut et mérite d’être cultivé dans nos vies s’imposerait de soi-même, nous défendrons l’actualité des intuitions du philosophe pragmatiste John Dewey. Pour lui, notre problème ne réside pas tant dans notre manque de volonté à mettre en pratique nos convictions ou nos valeurs, que dans notre trop faible propension à enquêter à leur sujet. La formation des valeurs serait ainsi laissée « aux aléas propres aux impulsions, aux coutumes et à l’arbitraire ». Nous cédons au dogmatisme ou nous laissons conduire par les circonstances sans chercher à les orienter. Comment comprendre un tel état de fait ? En quoi est-il lié à notre rapport natif à l’incertitude, qui a nourrit le traditionnel divorce entre pensée et action, ou entre « vie bonne » et « vie industrielle » ? N’est-ce pas aujourd’hui le moment (ou jamais !) de dépasser cette tendance à exempter les valeurs de l’enquête, supporter l’inconfort du doute, et les pister et les remettre sur le métier dans nos activités les plus quotidiennes, où peut s’explorer continûment ce qui vaut ?
Alexandra Bidet est une chercheuse en sociologie au CNRS qui s’intéresse aux interactions entre le travail, l’économie et la vie quotidienne. Via une approche pragmatiste elle explore les valeurs et les normes qui guident nos actions dans des contextes variés, allant des espaces de travail aux espaces publics urbains. Elle s’est beaucoup inspiré des travaux de John Dewey, notamment sont œuvre « La formation des valeurs » dont elle a fait la traduction française.
Que peut la modélisation ?
La modélisation est un enjeu majeur, au cœur de nos actions en écologie et en économie. Son aspect technique conduit cependant à soustraire les discussion à son sujet du débat public, ce qui peut poser un problème démocratique de taille.
Dans cette table ronde, nous aborderons la modélisation sous ces aspects pratiques et philosophiques. D’abord en définissant ce qu’est la modélisation et en dressant un panorama des pratiques existantes. Puis dans un second temps en discutant ses limites ainsi que ses dimensions participatives.
Mael Montevil est un chercheur en biologie théorique, dont une partie des travaux porte sur l’épistémologie et la notion d’historicité dans le cadre de la biologie. Il interviendra au côté de Nicolas Becu lors de la table toute sur les possibilités de la modélisation et les enjeux démocratiques.
Nicolas Becu est un chercheur en sciences de l’environnement, notamment dans le domaine de la modélisation des systèmes socio-environnementaux et de la gestion des ressources naturelles. Il mène également des recherches sur le processus de modélisation participative pour une gouvernance environnementale.