Valeurs et Expériences dans les sciences

Les habitudes et les croyances que nous développons constituent le prisme rendant notre expérience du monde intelligible. Elle nous offre une partition du monde, des catégories que l’on partage sous forme de symboles et qui permettent de produire du sens lors de leur usage dans des situations spécifiques, à l’image de la relation entre une carte et un territoire. Cependant, l’habitude, le consensus et la régularité de nos expériences peut créer la tentation de tenir pour absolue (de réifier), une partition particulière du monde, de confondre le mot et la chose (ou la carte et le territoire. On soustrait alors les fins vers lesquelles elle est dirigée au débat et oublions qu’elle ne tient qu’à leur égard. Dans le cas du PIB cela conduit à dépolitiser le débat.

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Historicité et Ouverture

Observer des régularités et définir des observables pertinentes dans l’étude des systèmes sociaux est une tâche ardue […] Dans cette perspective nous mettrons la focale sur la biologie en tant qu’interface épistémologique entre les sciences physiques et les sciences sociales. Nous verrons comment elle peut nous permettre de développer des outils généraux et pertinents pour traiter l’historicité (le rôle joué par l’histoire du système dans son évolution) et l’ouverture du système d’intérêt sur son environnement. Dans un premier temps, en comprenant le rôle du dispositif expérimental sur la variabilité des organismes. Puis, dans un second temps, la manière dont le découplage temporel entre des processus permet une forme de reconstruction « in vivo » du rôle joué par ces dispositifs expérimentaux. Enfin, nous développerons la perspective d’appliquer ces outils aux systèmes sociaux et les limites de cette extension.

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Le social comme langage

Qu’est-ce que le « social » ? C’est la question d’ouverture du dernier chapitre du livre Logics of History de William Sewell. Le « social » est une notion fondamentale des sciences sociales devenue commune, vague, saturée, qui a été noyée dans les multiples significations que les travaux sur le sujet lui ont donné au cours du temps.
Afin de prévenir le péril épistémique que le flou de la notion fondatrice des sciences sociales faisait courir à ces disciplines, Baker proposa une définition abstraite et générale du « social » comme signifiant :« la totalité des interdépendances dans les relations humaines ».

Cette définition constitue le point départ de la métaphore linguistique du social développée dans l’ultime chapitre du livre de Sewell. En suivant cette définition, comprendre ce qu’est le « social » revient donc à comprendre la manière dont est produite cette « interdépendance des relations humaines ».

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Une approche cognitive de l’évolution des paysages culturels

Les sciences sociales visent à étudier l’organisation des sociétés humaines, ainsi que les relations sociales qui s’y déroulent. Dans la foulée des travaux fondateurs de la sociologie, les sciences sociales font le plus souvent appel à des structures sociales (ou « faits sociaux ») pour expliquer les comportements et les dynamiques sociales […] Si sa validité ne fait pas débat (du moins au sein des sciences sociales), cette méthode ouvre la porte à de nombreuses questions sur ses fondations, son rapport à l’individu et le domaine de sa validité. Premièrement, puisque les individus sont capables d’innovation et de réflexivité sur leur propre situation sociale, en quoi sont-ils contraints par la structure sociale ? Deuxièmement, comment sont produites les structures sociales, et quelles dynamiques sous tendent leur évolution au cours du temps ?

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La philosophie pragmatiste : une introduction hâtive et maladroite

[…] Loin de promouvoir une vision utilitariste reposant sur un jugement moral de l’utilité, cette conception permet de mettre l’accent sur le caractère perpétuel, nécessaire et situé de l’expérience. Le caractère complexe (entendons adaptatif et interdépendant) de certains systèmes rendant impossible de découvrir des causes « générales » qui tiendraient en toute situations, la connaissance doit alors être reproduite en permanence et les relations entre causes et conséquences perpétuellement réévaluées.

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Un outil pour la Cliodynamique : Les bases de données

Les bases de données sont devenues un outil incontournable des Cliodynamiciens mais restent aujourd’hui largement complémentées dans certains champs d’études par des statistiques diverses, notamment lorsque celles-ci concernent des entités politiques plus « récentes » comme les nations et des périodes de quelques dizaines ou centaines d’années.

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Epistémologie et chaos dans les systèmes sociaux

L’épistémologie est la science de la connaissance, elle s’intéresse à des questions telles que « qu’est-ce que la connaissance ? » ou « comment l’obtenir/la créer ». Si ces questions sont rarement abordées par les sciences naturelles de par le lieu commun qu’elles représentent, elles sont cependant centrales dans les débats en sciences humaines et sociales.

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Penser en système : La causalité

Intuitivement, nous visualisons la causalité comme le lien entre une cause et son effet. C’est une conception tout à fait utile et pertinente permettant de prendre des décisions rapides et qui semblent appropriées sur le moment. Cependant, la causalité ne s’arrête pas là. Les conséquences deviennent à leur tour des causes et une réaction en chaîne peut avoir lieu.

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Les cycles séculaires, Théorie Structurelle-Démographique (2)

On voit alors comment, dans une société pourtant stable, la croissance démographique peut mettre en tension la structure sociale, la rendant vulnérable aux divers chocs et générer des instabilités politiques. Cependant les instabilités ne s’éternisent pas et la paix finit par revenir, mais pour combien de temps ? C’est la question qu’ont cherché à adresser Peter Turchin et Sergey Nefedov dans leurs travaux sur la théorie structurelle démographique ; les instabilités politiques décrites par Goldstone peuvent-elles être cycliques ?

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